Extraits de témoignages

GUN0009-1

Madame Ollivaud - Adhérente de l'association

GUN9348

Madame Ebert - Adhérente de l'association

Volontaire-3

Isabelle - Volontaire du SC2S

GUN9355

Karine - Volontaire du SC2S

GUN9613

Monsieur Ugon - Président de l’Association

Madame Ollivaud, 82 ans, se sent en bonne forme mentale et physique. Elle n’a pas eu d’enfants mais a élevé ceux de son compagnon. Elle est attentive à son bien-être moral et pratique pour cela des occupations artistiques comme de la peinture. Ces moments autour de l’ordinateur lui permettent d’avoir du lien et des échanges, de se sentir revalorisée et de reprendre confiance en elle, notamment dans sa capacité à apprendre, sa gestion des problèmes quotidiens dans un monde de plus en plus numérisé. Elle avait un mauvais a priori sur les ordinateurs mais elle sait maintenant qu’ils sont nécessaires, surtout pour tisser des liens : « Je suis plus à l’aise avec ces outils. J’ai mon ordinateur et ma tablette et là je me dis si j’ai un problème j’ai quelqu’un à qui l’exposer. » Elle met en avant la réciprocité de la relation, pensant avoir apporté aux volontaires et avoir appris d’eux : « Je crois que je leur apporte quelque chose aussi qui leur permet de découvrir l’être humain. Oui c’est important les échanges, on a des fous rires parfois, ce n’est pas sectaire.  C’est plein d’amour. Je leur ai fait découvrir des choses mais elles m’en apportent plus que je ne leur en apporte. Ce n’est pas à sens unique, ça fonctionne des deux côtés. »  Elle décrit ces formations comme des moments riches humainement : « Cette rencontre est plus que physique et morale, c’est un enrichissement intérieur. »

Madame Ebert, 75 ans, est célibataire et sans enfants, et n’a que peu de famille. Bien que travaillant seule sa mémoire avec de la lecture et des jeux, les volontaires lui permettent de l’exercer encore plus car la pratique informatique suppose une certaine maîtrise. Elle sort très peu et cet atelier hebdomadaire lui permet d’avoir un peu de lien social : « C’est agréable de voir des jeunes et puis on apprend l’informatique. Ça me met le moral au beau fixe. » L’association, aussi composée de bénévoles retraités, lui a permis de faire d’autres rencontres. Depuis qu’elle participe à cet atelier, une entraide numérique s’est développée entre son amie, Madame Ollivaud et elle. Les volontaires lui permettent d’améliorer sa maîtrise du numérique, son moral: « Ça me manquerait si ça s’arrêtait, le fait de faire de l’informatique et de se rencontrer surtout avec des jeunes. » 

Isabelle, 22 ans, lilloise, est venue à Paris pour son service civique. Elle a fait des études en économie sociale et familiale qui ne lui ont pas plu : elle a donc décidé de faire une année de césure. Elle a aussi une formation d’animatrice et a travaillé dans des centres de loisirs. Elle connaissait le service civique par des amis et est allée explorer le site de l’Agence du Service Civique. Elle y a vu un intérêt, notamment par les formations dispensées pouvant l’aider à trouver sa voie, et a été motivée par la mission SC2S. Elle attendait surtout de créer du lien intergénérationnel et se sentait en capacité de transmettre quelques bases informatiques à des séniors : « J’ai déjà accompagné une personne âgée avant le confinement. Notre ancienne voisine avait besoin de quelqu’un pour s’occuper de son mari. J’avais vraiment envie de découvrir le lien intergénérationnel. » Elle estime que sa mission lui a permis de changer de regard sur les personnes âgées. Elle a aussi pu préciser son projet professionnel, et déclare vouloir aider les autres, mais ne souhaite pas reprendre des études.

Karine, 22 ans, est en France depuis un an pour y étudier, mais n’a pas trouvé d’alternance. Elle est engagée de longue date pour l’enfance et les femmes.  Active sur les réseaux sociaux, elle a découvert le service civique et a choisi cette mission spécifique pour les valeurs que l’Association porte. Les formations SC2S lui ont fait entrevoir autrement qui sont les personnes âgées et lui ont permis d’apprendre d’elles. Elle constate à quel point sa présence et celle des autres volontaires apportent de la joie aux personnes âgées, grâce à des liens qui se nouent petit à petit : « C’est important d’aider ces gens, de sortir une personne de l’isolement. On le sent dans les discussions qu’on a, la joie qu’ils éprouvent, je trouve ce sentiment merveilleux. J’ai noué des liens avec ces personnes, les premiers contacts sont plus difficiles mais on y arrive.» Elle a plaisir à voir les personnes âgées progresser grâce à elle, sur les tâches numériques simples.  Elle avait déjà des savoir-être et savoir-faire en animation mais les a enrichis en acquérant plus de patience et une meilleure capacité d’écoute, nécessaires pour aider les personnes âgées. Son projet professionnel est désormais clair : « Entreprendre dans la communication digitale dans le milieu associatif. » Son tuteur lui a proposé de réaliser son master en alternance au sein de l’Association, à la suite de son Service civique.

Monsieur Ugon, 60 ans, toujours en activité dans la formation, est président de l’Association. Il a choisi d’accueillir des volontaires en découvrant le Service civique dans d’autres associations et, à ce jour, accueille au moins 8 jeunes aux profils divers. Le fait d’accueillir des jeunes apporte une dimension intergénérationnelle au projet et à la vie de l’Association, de nombreux bénévoles étant âgés. Cela permet aussi un allègement et de la souplesse à la structure et aux bénévoles, et surtout le développement des visites à domicile : « J’avais l’idée du lien intergénérationnel, et c’est vrai qu’avec les jeunes qu’on a eu en accompagnement individuel, il se passe des choses. » Les volontaires permettent aux personnes âgées de progresser individuellement et de les maintenir en lien. Attaché à l’accompagnement des jeunes dans leur projet d’avenir il leur donne des responsabilités qui les valorisent. Il a proposé à une des deux volontaires de rester dans l’association en lui confiant des responsabilités : « C’est un échange entre les deux parties et on a vu que quand on veut on peut, il faut leur donner des responsabilités mais pas trop pour ne pas les mettre en échec, faire en sorte que ça soit valorisant pour eux. » L’Association est dans la même optique que le programme SC2S, à savoir créer une solidarité intergénérationnelle, en particulier à travers des formations sur le numérique. 

Quelques mots sur l'établissement

Association d’éducation populaire pour l’inclusion numérique en milieu urbain dans un arrondissement de Paris, commune de 135 592 habitants (2019), dont 68% d’actifs, 26,6% de 15-29 ans et 23,8% de plus de 60 ans.

Fondée en 2005 et composée d’une centaine de membres séniors (des femmes très majoritairement), l’Association accueille de nombreux séniors, soit bénévoles (60 à 65 ans), soit apprenants (au-delà de 70 ans)

L’Association a une forte orientation solidaire et citoyenne s’inspirant du modèle des jardins partagés ou pépinières d’associations dont le principe initial est la mise en commun des compétences et la mutualisation des ressources. Elle a vocation à réduire la fracture numérique, en gardant un souci permanent d’échange et d’ouverture la plus large au public de tous âges et de tous milieux, l’informatique étant un prétexte au lien social.

Elle a de nombreux partenariats à dimension intergénérationnelle.

Exemples d'activités jeunes et seniors

Activités auxquelles les volontaires contribuent et/ou qu’elles animent : Des ateliers informatiques collectifs au local de l’association et surtout des interventions à domicile et en individuel. Une aide au traitement de texte (écriture d’un livre) et à utiliser des outils de communication entre les séniors et leur famille. 

Des temps individuels partagés avec les séniors : Les deux volontaires ont eu de nombreuses occasions d’échanger autour de divers sujets, notamment lors des temps privilégiés au domicile des séniors.