Extraits de témoignages

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Madame Dumont - Résidente d'EHPAD

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Monsieur François - Résident d'EHPAD

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Madame Moreau - Fille d'une résidente de l'EPHAD

Volontaire-2

Pierre - Volontaire du SC2S

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Madame Lafon - Directrice-adjointe

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Madame Huet - Annimatrice vie sociale

Madame Dumont, 67 ans, est à la retraite depuis deux ans. Elle est arrivée à l’EHPAD début août 2021, après avoir fait des démarches elle-même, suite à une mauvaise chute entraînant une perte de mobilité. Elle espérait que son mari, alors malade, la rejoindrait par la suite, mais ce dernier est décédé avant. Elle a trois enfants, deux garçons et une fille.  Elle ne reçoit pas de visites de sa famille et la présence des volontaires semble compenser en partie cette situation : « C’est comme les enfants et les petits-enfants, surtout pour nous qui ne voyons pas les nôtres. » Elle préfère discuter avec l’un des deux plutôt qu’avec les professionnels de l’établissement, en partie parce qu’il a l’âge d’être son petit-fils et qu’ils peuvent partager des moments d’amusement. Ce lien semble particulièrement important et elle souligne le manque que va entraîner son départ. Les échanges avec les volontaires lui permettent de se sentir utile. Elle est contente lorsqu’elle peut leur transmettre des connaissances ou des savoirs : « Oui, je me sens utile parce que des fois ils sont étonnés qu’on sache des trucs qu’ils ne savent pas. Surtout lors des jeux, car ils me disent ‘vous connaissez tout !’  Je leur dis : ‘oui, je suis allée à l’école !’ »

Monsieur François, 66 ans, réside à l’EHPAD depuis quelques années. Avant de vivre à l’EHPAD, il a traversé une période où il n’avait pas de logement, préférant vivre pendant un an dans la forêt plutôt que dans la rue. Il a une fille de 44 ans, sans enfant, et travaillant au Pôle Emploi. C’est elle qui l’a amené à l’EHPAD. La présence des volontaires dans l’établissement permet à Monsieur François d’échanger avec eux : « J’ai sympathisé avec Pierre et ça fait plaisir qu’il y ait des jeunes dans la résidence. » La présence du volontaire ne semble pas avoir changé son regard sur les jeunes : « Ça change pas, c’est un être humain comme un autre, bien sûr je suis content qu’il soit là ! »

Madame Moreau, 61 ans, retraitée, est la fille d’une personne âgée, résidente dans l’Unité de vie protégée. Sa mère, 90 ans, est entrée à l’EHPAD fin 2018, ne pouvant plus rester à son domicile à cause d’une aggravation de la maladie d’Alzheimer. Elle lui rend visite deux fois par semaine, moments pendant lesquels elles participent ensemble aux animations proposées, sa mère étant en demande. La présence des volontaires permet d’améliorer l’état général de sa mère, plus souriante, ouverte et dynamique. Sa capacité de mémorisation progresse grâce aux quiz avec les volontaires : « Maman est complètement différente et elle les connaît bien, c’est comme si leur présence au quotidien apportait un climat de petite famille en fait. Je la perçois plus ouverte, à la demande pour les animations, ça fait partie de sa vie. »  Elle se sent moins inquiète et n’a pas le sentiment d’abandonner sa mère lorsqu’elle repart, sachant qu’elle se sent bien, entourée par des volontaires qui donnent une certaine dynamique à son quotidien. Elle est entièrement convaincue de l’impact de la présence des volontaires au quotidien, pour sa mère et tous les autres résidents : « Je suis 100% satisfaite et pour les personnes âgées, ce n’est que du positif. Maman me dit toujours qu’elle est bien, (…) Ils sont stimulés par ces ateliers et animations. Ça apporte de la gaieté et ils se connaissent entre eux. C’est très, très bien. »

Pierre, 21 ans, a un Bac pro. et un CAP pâtisserie mais devenu allergique à la farine, il a été contraint d’abandonner sa passion et son projet professionnel. Il a poursuivi des études en restauration (BTS en alternance), puis a été inactif, ce qui a eu des conséquences négatives sur son moral.  Il a entendu parler du service civique par sa mère et a souhaité s’engager dans l’aide aux personnes âgées : « J’ai regardé un peu ce qui pouvait me plaire et la personne âgée c’est la première chose qui m’a donné envie de découvrir, comme je suis très proche de mes grands-parents je me suis dit que ça pouvait être bénéfique pour moi, j’ai passé des entretiens et voilà ! » Sa mission lui a aussi permis d’être plus à l’aise dans les relations sociales et dans l’interaction avec les séniors : « Avant, je n’étais pas du tout sociable, et maintenant, j’aime plus, et j’ai plus de facilité avec les gens, j’ai plus de facilité aussi à aider les personnes âgées dans la rue par exemple. » En témoignant de son expérience, il contribue à changer le regard que porte son entourage sur les secteurs du social et du grand-âge : « Travailler dans le social ou avec les personnes âgées, je ne pensais pas que j’allais aimer et mon entourage le voit aussi et me le fait remarquer. Je leur apprends des choses aussi, je suis donc porteur d’un message différent par rapport à ce qu’on dit à la télé et que ce n’est pas partout pareil. » Sa mission de service civique lui a ouvert d’autres horizons professionnels en découvrant des métiers dans le secteur du médico-social : « Ça m’a ouvert une grande porte et m’a fait comprendre que la cuisine, ce n’était pas tout, donc je me suis découvert des qualités. » Il souhaiterait désormais exercer une profession auprès des personnes âgées, intéressé par la psychologie ou la psychomotricité. Cependant, être sur le terrain est important pour lui et il ne sait pas s’il peut se former à ces métiers en alternance. 

Madame Lafon, la trentaine, est directrice-adjointe de l’établissement depuis février 2022. Elle est diplômée psychologie, en intervention sociale et en vieillissement. Elle est très attachée aux résidents, au personnel et aux valeurs du groupe qui gère l’établissement.  Pour elle, les volontaires permettent d’insuffler une dynamique dans l’établissement et de repenser les pratiques des professionnels, grâce à leur regard jeune, extérieur et non professionnel. « Sans eux ce serait du temps personnalisé individualisé en moins pour nos résidents, plus on a de jeunes, plus l’offre vie sociale et l’animation sont importantes et ça apporte du bien-être aux résidents. Maintenant qu’il y en a, ça manquera s’il n’y en a plus. » « L’individuel est plus fort, il y a plus de temps et des affinités se créent, c’est un petit plus. » Le rôle des volontaires pour le bien-être et l’amélioration du moral des résidents, est mentionné aussi par les familles : « À partir du moment où il y a des jeunes pour les résidents, ils sont contents, les yeux pétillants et pour les familles aussi, elles voient qu’il y a du changement. » 

Madame Huet, 31 ans, est arrivée à l’EHPAD en août 2021. Ancienne monitrice d’équitation et éducatrice canine, elle a désiré se reconvertir pendant la crise sanitaire pour travailler auprès des personnes âgéesElle attendait que les volontaires puissent offrir plus de temps aux résidents et leur apporter une certaine dynamique : « On le sent parce que, lors d’animations, je les mets en groupe avec les résidents et c’est plus dynamique. (…) On arrive à proposer 22 animations par semaine et c’est possible grâce à eux, ils sont complémentaires et cela se passe bien.» Une amélioration du bien-être des résidents au quotidien, grâce aux temps individuels avec les volontaires, occasions d’échanges parfois plus intimes « Il fait naturellement des visites en chambres et il y a des résidents avec qui il matche bien. » Une forme de relation en réciprocité s’est créée, elle précise qu’elle-même apprend au contact de Pierre : « Il m’a aidée dans la programmation d’animations auxquelles je n’avais pas pensé et il m’apporte un regard nouveau et des compétences que je n’ai pas. »  

Quelques mots sur l'établissement

EHPAD en milieu péri-urbain en Ile-de-France, dans une commune de 16 641 habitants (2019) dont 63% d’actifs, 18,7% de 15-29 ans et 16,1% de plus de 60 ans.

Ancien « Foyer logement », l’établissement est devenu un EHPAD en 2008 et a été réhabilité en 2011. Il a une habilitation à 100% à l’aide sociale à l’hébergement. Il accueille 75 résidents et dispose de 12 places au Pôle d’activité et de soins adaptés (PASA), lieu d’accueil à la journée pour résidents aux troubles cognitifs modérés (ou débutant).

En plus des ateliers et animations adaptés à leur condition et leurs envies, les résidents sont conviés au conseil de vie sociale de l’établissement et aux diverses commissions (bientraitance, développement durable) pour maintenir un rôle social à ceux qui le peuvent.

L’établissement a de nombreux partenariats. L’EHPAD est relié à un EHPAD d’un autre département afin de proposer des activités de correspondance écrite aux résidents. Les Petits frères des pauvres proposent régulièrement des sorties ou des séjours de vacances, ce qui permet aux résidents sans contact avec leur famille d’être moins isolés.

Il a été mis en place un développement de l’approche Montessori dans l’accompagnement des résidents et une individualisation de la prise de ces derniers en favorisant le vivre ensemble. 

Exemples d'activités jeunes et seniors

Activités auxquelles il contribue et/ou qu’il anime : Un atelier mensuel « séniors reporters » (horoscope pour les résidents et journal de l’établissement à destination des familles) ; un atelier autour de l’informatique ; karaoké et quizz musicaux ; accompagnement de sorties ; tour du jardin.

Activités créées et animées par le volontaire lui-même : Quizz « Connaissez-vous la France ? » (animation quizz mémoire en grand groupe) ; atelier pâtisserie au PASA (avec ergothérapeute).

Des temps individuels partagés avec les séniors : Quelques visites individuelles (en chambre) réservées aux nouveaux arrivants (appui à l’intégration) ; quelques échanges informels avec certains résidents (lors accompagnement pour petits achats…).